Propulsé par la Star Academy, il y a 15 ans, comme le gamin à la chaussure blanche et à la chaussure noire, le vainqueur de la saison 7 ne répond plus de ce nom depuis bien longtemps. ‘Quentin Mosimann’ n’est plus, place à Mosi ! Celui que le monde entier connait sous le nom de MOSIMANN a décidé, cette année, de boucler la boucle. Après de multiples projets, collaborations et récompenses, l’artiste franco-suisse aux multiples talents ne compte pas s’arrêter là. MOSIMANN se produit à nouveau à l’Olympia, 12 ans après sa 1ère dans cette mythique salle parisienne ! Le musicien autodidacte aime la Belgique et a donc décidé de nous inviter au concert avant-première de sa tournée 2023.

Les portes s’ouvrent, nous jetons un dernier regard sur les légendaires lettres rouges qui se dressent fièrement sur la façade. Nous nous enfonçons alors dans les entrailles de l’Olympia. Un public des plus hétérogène s’agglutine déjà aux premiers rangs de la fosse. Autour de nous, il y a des jeunes et des moins jeunes, majoritairement français. Mais quelques anglophones et plusieurs compatriotes belges ont également fait le déplacement !

Face à nous, un immense rideau de velours rouge et un plateau accueillant tables de mixage et platines. Ce sont celles de GRAND BLEU, qui assure la première partie. Artiste féminine française, DJ signée par le jeune label HELIX RECORDS, son nom ne vous dit sans doute rien mais cela devrait changer à l’avenir car elle a déjà tout des grands. Habillée d’un simple top à paillettes, sans fioritures ni jeux de lumières imposants, uniquement accompagnée de son talent, GRAND BLEU est accueillie par un public motivé comme jamais et très réceptif à la musique mélodique et house qu’elle nous propose. Elle est magnétique et dégage quelque chose de presque animal, occupant la scène sans la moindre difficulté et chauffant la salle en quelques minutes à peine. Elle danse, chante, pose sa voix tout en mixant, s’éclate sur la scène de l’Olympia. Le public aime ça et le lui rend bien. Son remix de « L’Amour en Solitaire » de Juliette Armanet, réel banger, met tout le monde d’accord ! Après un climax, qu’il n’aura pas fallu attendre pour danser, elle réalise un brillant mashup avec « How Deep is Your Love » de Calvin Harris & Disciples. Après presque 30 minutes, GRAND BLEU clôture son DJ set en interprétant son 1er single « Mon Androgyne » sorti il a moins de deux mois.

Une demi-heure passe, juste le temps de reposer nos jambes. Les lumières de la salle faiblissent. L’ambiance sonore et les basses augmentent de plus en plus, les flashs s’accélèrent. Le public scande le nom de MOSIMANN. Puis, d’un coup, le silence. Le rideau s’ouvre enfin pour laisser place à un immense voile blanc. Coup de projecteur, premières notes de musique. L’ombre de celui que tout le monde attend, installé à sa batterie, apparait sur le voile. Le show peut commencer. Et cela démarre fort avec l’intro chantée « Outside the box » de son album homonyme Pt. 1. Réel cri du cœur dans lequel il se livre et revient sur son passé, l’entrée en matière est puissante.

Le voile tombe et nous découvrons une scénographie incroyable signée Romain Pissenem, fondateur de HIGH SCREAM (derrière les designs et productions de DJ Snake et Indochine notamment). Une gigantesque structure cubique en leds accueille, en chacune de ses faces, 4 configurations instrumentales différentes : une batterie, deux claviers, un plateau de mixage et un ordinateur accompagné d’un looper. Le tout, installé devant un écran géant, pivote au fil des titres. MOSIMANN est habillé d’un costume – signé Guillaume Boulez et Asquin– aux allures avant-gardistes qu’on dirait fait d’un aluminium irisé. Le cadre est posé, MOSIMANN n’a pas fait les choses à moitié et a tout prévu.

La montée en puissance est immédiate. Le public danse, crie et saute à en faire trembler le sol de l’Olympia. En à peine trois titres, les corps sont bien échauffés et les premiers pulls tombent. MOSIMANN chante et passe d’un instrument à l’autre avec une facilité déconcertante, enchaînant les titres dans un beatmatching impeccable. Le tempo s’adoucit et il ne faut pas attendre 10 minutes pour voir GRAND CORPS MALADE, premier invité de cette soirée, faire son entrée. MOSI, au piano, l’accompagne d’une voix lyrique sur le titre « Mesdames ». Nous reprenons notre souffle sur cette note d’émotion.

« Human » de Rag’N’Bone Man puis une version ultra électro de « Feeling Good » de Nina Simone se créent, en live set, devant nos yeux. MOSIMANN chante le dernier refrain tout en jouant l’instrumental de « I Wanna Dance Latina », accueillant ainsi MCFLY & CARLITO. Le public, qui les attendait, se déchaine. Le sol de la salle se transforme en un trampoline géant. Le show continue avec un solo de batterie décoiffant sur une tournette en mouvement. Nous plongeons ensuite dans une atmosphère futuriste lorsque le costume du DJ semble prendre vie grâce aux lights alors qu’il scratch avec des allures de robot. Les hits s’enchaînent, nous passons en mode Projet X. Changement d’ambiance. VICTOR SOLF arrive sur scène pour chanter leur nouveau titre en exclu. Il navigue entre sonorités chamaniques et hypnotiques. Sa voix, accompagnée d’un beat maitrisé et puissant, nous a conquis.

MOSIMANN se sait chanceux d’être suivi depuis plus d’une décennie par un public fidèle et ne manque pas de le remercier. Bien qu’il veuille boucler la boucle, le vainqueur de la Star Ac n’oublie pas d’où il vient. Il interprète, pour le plus grand bonheur de fans quelque peu hystériques, sa reprise du titre « Cherchez le garçon » du groupe français Taxi Girl. Une version plus dark, plus profonde, plus underground qui lui correspond bien plus aujourd’hui ! Les BPM ne cessent de monter. Puis MOSI décide de nous offrir un moment de douceur en invitant BARBARA PRAVI pour un mashup mélangeant « Voilà », « Never let you go » (initialement chanté avec Joe Cleere) et « Mi amor » (titre en collaboration avec Antoine Delvig). Le mélange est surprenant mais il fonctionne très bien. Leurs voix se marient parfaitement.

MOSIMANN joue avec la foule avec une énergie folle et poursuit en nous propulsant dans une ambiance digne d’un clubbing à 3h du mat. Il reconstruit « Lonely » en une version pouvant être jouée sur la Mainstage de la Tomorrowland tellement elle envoie, faisant presque oublier le sens des paroles. Il nous ramène ensuite sur terre en clôturant le titre par un piano-voix d’une touchante fragilité qui prend aux tripes. Ce contraste ensorcèle et l’Olympia exulte. Les premières notes de « Dancing On My Own », son dernier titre en date, se font à peine entendre que la foule se remet à danser à l’unisson, le poing en l’air durant tout le refrain. Mosimann sort de scène mais le public, dans un rappel tonitruant, en décide autrement. WORAKLS sort de l’ombre accompagné de 9 musiciens classiques pour lancer un morceau, qui, en l’espace d’une seconde, vire en un électro sauvage. Une collaboration prometteuse…

La voix de MAUD BROOKE, sa manageur et acolyte de toujours, résonne sur un émouvant fond de piano. Une façon pour l’artiste de rendre hommage à celle qui l’a toujours soutenu et accompagné. Une belle façon de clôturer cette soirée !

Les plus grands fans auront attendu, en vain, une interprétation en duo avec PATRICK BRUEL (présent dans la salle) de son titre « Au café des délices », qu’ils avaient remixé lors d’un live Twitch il y a peu. Ce show millimétré casse les codes, sans aucun loupé. L’artiste réussit avec brio à nous emmener dans son univers. Il ne se refuse rien et il maîtrise tout ! C’est une salle comble qui finit la soirée transpirante mais conquise par le spectacle que MOSIMANN lui a offert ce soir. Un show inénarrable… à voir de vos propres yeux en 2023 !

Crédit photo Anthony GHNASSIA

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