Le monde carcéral a toujours véhiculé une impressionnante série de légendes et d’idées reçues, les plus souvent négatives. Il en va de même pour les détenus qui purgent des peines d’emprisonnement. Les prisons sont à la fois des endroits où personne n’a vraiment envie de savoir ce qu’il s’y passe tout en étant curieux de ce qu’est la réalité de ce monde à part, où l’on vit à l’ombre des hauts murs, à l’abri des regards de la société. La question de la prison, et plus globalement de l’enfermement, soulève toujours une multitude de débats et d’avis plus ou moins tranchés au sein de nos sociétés.

Alors que la prison de Forest vient tout juste de fermer ses portes après 150 ans d’existence, une poignée de détenus qui y étaient incarcérés se sont lancés en 2017 dans un projet, aussi singulier qu’original, intitulé MURMUZIEK. C’est sous l’impulsion du Centre Culture Jacques Franck, situé à quelques pas de la prison, que le projet est né avec l’idée initiale de proposer aux détenus un espace et un temps d’expression et de création artistique pour ces personnes qui sont parfois amenées à passer plusieurs années de leur vie au sein de l’établissement. Les mois se sont écoulés, les sessions d’écritures se sont enchainées dans une démarche collective et collaborative entre les détenus pour déboucher, fin de l’année passée, sur un album complet sorti aussi bien en version digitale que physique (CD).

On y trouve 11 titres enregistrés sans instruments, uniquement à base de voix et d’un bon ordinateur pour mixer l’ensemble bien proprement. N’allez pas pour autant croire que la qualité de production du projet laisse à désirer : entre rap, trap et slam, les titres s’enchainent en nous plongeant dans le quotidien de ce monde à part. Humour, dérision, confession, regard critique et auto-critique parfois plus sombre : la vie quotidienne au sein de la prison nous est présentée sans détour ou faux-semblant. On y découvre aussi le point de vue sur le monde tel que perçu de l’intérieur par les détenus. Il en résulte quelque titres bien efficaces comme “Votez pour moi” qui part comme “Humain à l’eau” de Stromae, le dansant “Envoie les congés” ou “Dommage” qui semble résonner comme une inspiration assumée du titre de Bigflo et Oli. Certains titres sont aussi accompagnés de clips pour apporter un support visuel à l’ensemble. Et le résultat est là aussi à la hauteur. On vous laisse découvrir tout ça plus en détails en cliquant ICI .


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