Pascal Obispo est un des big five français avec Bruel, Pagny, Calogero et Zazie. Cette génération de musiciens décomplexés qui se sont créé de véritables réseaux de fans indécrottables et qui ont su s’attirer les critiques des médias autant que les compliments des spectateurs.
La génération qui les précède faisant appel à leurs talents pour composer et écrire des disques qui collaient à l’air du temps, les nouveaux artistes à la mode les citant en exemple.
Obispo est certainement un de ceux qui a le plus souffert de la critique, surtout parisienne. Peu de papiers dans les journaux ou magazines « intello », peu voire pas d’interviews dans les références en termes de musique mais un nombre impressionnant d’émissions dites populaires et puis une action reconnue de tous en faveur du de la lutte contre le Sida. Un engagement sans faille qui l’a conduit à être l’artisan du projet Sidaction. Pascal Obispo est un homme d’engagement oui, un homme fidèle (on se souviendra de l’épisode opposant son ami Florent Pagny au fisc français), un amuseur, un grand gamin et un artiste que l’on dit proche de son public et disponible.
Après un album « Le Grand amour » et une tournée triomphale « Millésimes », l’homme de l’Atlantique était de retour à Bruxelles en cette fin novembre pour l’enregistrement de son live. Deux dates archi combles et un Forest national bouillant comme rarement.

Décor en rouge et noir, mur d’écrans vidéo, montages de lumières dignes des plus grands shows et un Obispo très en forme à quelques jours de ses cinquante ans.
Brassant classiques de son répertoire (« L’ile aux oiseaux », « Lucie »), titres du nouvel album (« Le Grand Amour », « D’un Avé Maria ») et reprises (« L’envie d’aimer », « Allumer le feu », « Let’s dance » en mix avec « 1980 »), Pascal Obispo a emmené son public dans un voyage sensoriel.
Les yeux tout d’abord. Avec des animations vidéo assez incroyables et grandioses, des lumières époustouflantes qui habillaient chaque note de musique, des costumes scintillants de mille feux, le français a déployé ce qui se fait de mieux en termes de mise en scène. Passant du plateau principal en fond de salle à une scène ronde au milieu de la fosse, le show était extrêmement dynamique. La passerelle reliant les deux espaces étant à même le sol, le chanteur traversait donc à hauteur d’homme son public, profitant de chaque passage pour toucher une main ou regarder un dessin tendu.
Les oreilles ensuite. Entouré d’excellents musiciens, Obispo a donné vie au public du bout de ses cordes vocales, tel un marionnettiste. On connaissait sa capacité à passer du plus bas au plus haut comme sur du velours. Cette fois encore, malgré une respiration parfois saccadée qui laissait supposée que le froid de l’hiver arrivant, n’avait pas épargné le bordelais, c’est une prestation d’une justesse et d’une finesse rare qui a été offerte à Bruxelles.
Il y avait beaucoup d’émotion également, des moments doux et touchants comme lorsque Pascal Obispo évoque, non sans trémolo dans la voix et le regard embué, la mémoire de Roda Gil sur « Ce qu’on voit. Allée Rimbaud » ou lors de l’aurevoir au public sur « Arigato ».

Obispo a grandi, il a presque 50 ans et pourtant il n’a jamais été aussi à l’aise, aussi frais. Il court sur la scène comme un chien fou, lance des uppercuts pour arrêter la musique, sourit comme un enfant en voyant le regard des spectateurs, s’amuse avec des lumières et des paillettes, met des plumes sur son manteau pour se la jouer diva, et surtout prend un plaisir fou à échanger avec ceux et celles (surtout) qui le portent depuis si longtemps et pour qui il ne lésine pas sur les moyens en leur offrant un show incroyable et magnifique. Un grand moment de musique et de spectacle.

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