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Charlie Winston, guru ou hobo, grand fascinateur d’un soir

Le temps d’une soirée bleutée et mémorable de la semaine dernière, Charlie Winston a emmené un public conquis dans le dédale un peu plus électronique de sa Curio City. Entre versions remaniées et une large place fait à ses nouvelles chansons, l’homme du Suffolk a plus que séduit!

Quand on va voir Charlie Winston, on est toujours en famille. Une vraie famille, celle qui lui a permis une carrière en dehors de cette Angleterre qui, on ne sait toujours pas pourquoi, a oublié de lui laisser sa chance. Tant pis pour eux! En famille, aussi parce que ce soir Charlie Winston (11)d’Ancienne Belgique là, le grand Charlie avait laissé les commandes de la première partie à son batteur, Sam Walker, qui, pour le coup, avait pris la guitare. Un chouette avant-gout folk, avec une voix (parfois un peu trop criarde) rappelant celle, séductrice, de Jamie Cullum. Ce qu’il fallait pour chauffer un public déjà très enthousiaste et au complet (le concert était soldout depuis quelques semaines, déjà).

La question que certains se posent ce soir est d’ordre vestimentaire: chapeau ou pas chapeau sur la tête à Charlie? La réponse ne saurait arriver que très vite. L’introduction retentit et lance déjà un des excellents morceaux du dernier album Curio City: Too Long. L’instrumentation est top, l’univers est bleuté, des miroirs se profilent derrière la scène pour un concert plus que 3D du plus bel effet. Et surtout la voix si reconnaissable (celle-là qui nous avait fait penser à la première écoute de Like a hobo que Charlie Winston était un autre talentueux afro). On est emporté, radicalement, comme des hobos pour deux heures.

Déjà les mains applaudissent, les jambes tapent, les bouches se réunissent autour des paroles plus ou moins connues ou apprises. C’est endiablé et Charlie Winston égraine ses nouvelles chansons. Plus que cela, il les fait découvrir, live et magnifiques. D’ailleurs, il faut attendre le 7ème titre pour retrouver une chanson plus ancienne, avec le roi des déménageurs, Rockin’in the suburbs. De quoi nous rappeler qu’il fait bon voir un artiste qui ose sortir des sentiers qu’il a lui-même battu, se mettre en danger en proposant les titres que le public n’attend pas (encore) forcément. Le tour de force réussit brillamment, Charlie Winston distille pas moins de neuf nouvelles chansons (et deux versions de la chanson A Light (Day)) dont il a le secret, esthétiques, rythmées et diablement réussies.

Car oui, Charlie, c’est un diable, un guru de bonne humeur qui nous envoûte pour danser sans fin. Notamment, quand il revient aux fondamentaux avec ses chansons emblématiquesCharlie Winston (2) comme In your hands qui voit ce bon grand géant sauter dans le public et le rallier à la cause de cet homme sans le sous dont la famille s’étiole petit à petit. Un grand moment. Comme ce quasi piano-voix sur le bien nommé I love your smile. Le public est tout sourire! Puis, que dire de ce rappel excellent autour d’un hommage à Amy Winehouse et à son Back to black. Puis, concluant dans l’humour noir, Charlie Winston a conclu sur Kick the bucket -« nous finirons tous en terre, à la fin »- en réarrangement total et en chorégraphie habitée, pas si loin d’un… Paradis blanc de Berger dans ses tonalités.

Le concert est fini, il a duré près de deux heures. Rien ne fut à jeter, vraiment rien, que du contraire. Et pourtant, nous serions bien restés encore une heure en compagnie de cet homme au chapeau tellement sympathique. En y repensant, on aurait bien repris du My life as a duck, du Boxes, du She went quietly ou autres Calling me. Sans doute est-ce un signe, en trois albums, Charlie Winston a su se constituer un incroyable collier de perle. Like a Hobo, comme un grand de la musique contemporaine aussi.

Photos de Jonathan Boucquey à retrouver ici

Setlist:

1) Too Long

2) Evening comes

3) Truth

4) Lately

5) Wilderness

6) Say Something

7) Rockin’ in the suburbs

8) Another Trigger

9) Hello alone

10) In my hands

11) I love your smile

12) A light (Day)

13) Just Sayin’

14) Generation Spent

15) Like a hobo

16) A light (Day)

17) Speak to me

Rappel

18) Back to black (cover Amy Winehouse)

19) Kick the bucket

 

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