Un dimanche soir au Botanique qui se voulait définitivement hypnotique et envoûtant avec le duo de La Jungle en première partie, suivi de Föllakzoid, groupe électro-rock-psychédélique originaire de Santiago (Chili).

Föllakzoid

La Jungle :

La Jungle

C’était une Rotonde encensée par ses gourous qui accueillaient les deux shamans de La Jungle. « Jim et Roxie » ont notamment offerts certains titres du dernier album en date Past//Middle Age//Future, sorti en avril dernier chez Black Basset Records.

Avec leur style inimitable « techno-rocké » fait de boucles, loops et répétitions, ils ont grimacé au son d’une jungle insatiablement assoiffée de la sueur de ses aventuriers. Armés de leurs outils habituels (batterie et une guitare/basse bourrée d’effets), les montois n’ont pas déçu.

On y a ressenti une fièvre émanant d’une savane intrépide, se dressant face à quiconque y mettrait les pieds. Et les spectateurs l’avaient bien compris.
Propulsés par les cris du chef de la tribu, ils n’ont cessé de sauter/danser pour éviter les dangers de cette jungle endiablée, et ainsi chasser la morosité du dimanche soir.

Föllakzoid :

Avant de débuter cette chronique d’après concert, une brève mise en situation est nécessaire.
En effet, Ici, un.e spectateur.trice averti.e en valait deux.

Föllakzoid, le quatuor chilien repousse les limites de la musique à l’état brut, en proposant une musique ambiante, expérimentale et psychédélique.
Comptant à ce jour trois albums intitulés sobrement (I, II, III) ainsi qu’un projet transversal avec Jason Spaceman nommé London Sessions sorti en 2017, la formation cherche bien à casser les genres.

Lorsque le concert débute, la foule est plongée dans une obscurité quasi totale, ce qui restera le cas durant toute la performance. On devine les silhouettes des membres du groupe qui prennent place, se déplaçant dans les ombres de la scène. A la suite d’une introduction hasardeuse du guitariste/vocaliste (Domingo García-Huidobro), des basses-drones emplissent l’auditoire. L’atmosphère est installée.

Afin de comprendre cette ambiance particulière, il est nécessaire de percevoir le style si spécifique de Föllakzoid. Le kick de la batterie harangue la foule de la Rotonde avec un beat calé sur un rythme électro/techno prêchant la foule d’assouvir un besoin inconscient, mais bien inhérent. Celui de se laisser aller.

Ives Sepulveda et Juan Pablo Rodríguez, en charge des sonorités ambiantes à l’aide des synthés et samples de voix, construisent un univers presque caverneux, soulignant les influences des rituels traditionnels que le groupe souhaite transmettre à son audience.

Après La Jungle, c’est une autre tribu qui est en place. Celle-ci vénère un sacré immuable. Chargé d’une profondeur malicieuse, lourde, pesante.
A la frontière des genres, entre musique électronique et danse païenne, c’est la raison qui laisse place à l’abandon.

Föllakzoid in the darkness

On regrettera tout de même une gestion approximative de la pédale à effet/loop du guitariste/frontman, qui pourrait être excusé par une volonté d’expression résolument libre et expérimental de leur musique.

Face à un public hypnotisé et passablement indécis mais tout de même complice (plusieurs spectateurs se sont dirigés vers la sortie avant la fin du concert), le guitariste claque et lacère son instrument sous réverbération, demandant même l’aide d’un spectateur pour tenir sa guitare pour qu’il puisse fouetter les cordes avec son câble jack. Tout un programme !

En guise de conclusion, Dominguo García-Huidobro salua le public avec un rituel oscillant entre initiation à un rite traditionnel et échange de bières avec une spectatrice. Le tout, une bougie à la main.

Au final, on ne peut que saluer l’endurance du batteur (Diego Lorca) qui, à l’instar de son semblable de La Jungle, a asséné un beat hypnotique aux accents minimalistes et tribaux. De quoi nous faire voyager, “vers l’infini et au-delà !”.

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