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Interview – GRANDGEORGE: “Je veux définitivement chanter en français”

GRANDGEORGE : encore un qui n’est pas resté les bras croisés dans son canapé ces derniers mois. Il a mis à profit ce temps « libre » pour concrétiser un projet auquel il pensait depuis un bout de temps déjà en créant le B-SIDE EXPERIENCE : un projet inédit, et donc forcément un peu fou, où 15 musiciens se sont rassemblés sans objectif précis, si ce n’est d’écrire et créer ensemble de la musique. On vous en avait parlé il y a quelque semaines ICI. On a donc été à la rencontre de Grandgeorge à l’INC’ROCK FESTIVAL XS 2020, en sortie de scène, juste après son duo surprise avec Typh Barrow. Il a forcément été question de ce projet collectif, de ses autres projets personnels et de son plaisir absolu de faire de la musique.

Scènes Belges : Bonjour Grandgeorge, Comment ça va aujourd’hui après ces derniers mois où comme tous les artistes tu n’a pas pu monter sur scène ?

Grandgeorge : Ça va bien parce qu’il fait beau. Ça va bien parce qu’on va jouer ce soir. Ces derniers mois ont été un peu particuliers par l’absence de concerts. J’ai une philosophie qui consiste à toujours faire contre mauvaise fortune bon cœur. J’essaie toujours d’être créatif par rapport à tous ces imprévus de la vie en général. Quand ça ne se passe pas comme prévu, c’est ça qui m’excite. Du coup quand tous les concerts ont été annulés, je me suis demandé ce qu’on allait pouvoir faire avec l’équipe. Avec l’arrêt de toute l’activité culturelle, toute une série de gens allaient se retrouver sur le carreau. Et donc m’est venue l’idée de louer une ferme du coté de Chimay pour y monter un grand studio enregistrement.

Scènes Belges : La base était posée pour ce projet de B-SIDE EXPERIENCE du coup ?

Grandgeorge : Oui tout à fait, B-SIDE EXPERIENCE s’est monté comme une grande famille où tous les gens que j’ai sollicités ont répondu favorablement. Mon objectif c’était de créer un collectif. Ça me trottait déjà dans la tête depuis pas mal de temps. Et on a monté une sorte de studio ensemble, on a écrit ensemble. On s’est vraiment éclaté musicalement et humainement. On a produit pas mal de choses, pas mal de titres et on espère qu’on va pouvoir y donner une suite. Y a de quoi en faire un album en termes de contenu.

Scènes Belges : Et récemment, il y a le titre « Danse Avec Moi » issu de ce collectif qui est sorti. Tu peux nous en parler ?

Grandgeorge : Avant tout, B-SIDE EXPERIENCE c’est une expérience humaine. Malheureusement, un des membres de l’équipe a perdu son épouse quelques semaines avant qu’on se rassemble. Ça nous a pas mal retourné, le simple fait d’en parler là maintenant est assez prenant. Et cette chanson est un peu tombée du ciel. On ne voulait pas en faire une chanson « hommage » ou quelque chose de ce genre. J’avais plus en tête l’idée de quelque chose d’un peu entêtant. Je suis arrivé une heure après dans le studio, et ils avaient déjà des bases. J’ai posé des mélodies en « yaourt », et le prénom de Sophia que je chante dans la chansons était une évidence. J’en ai pas trop parlé à toute la bande, mais j’ai ensuite écris un texte dans mon coin que je leur ai proposé après. Et quasi dès la première prise ça a sonné comme ça devait sonner. C’est vraiment un titre que j’aime beaucoup et je trouve ça bien qu’on lance le projet par son intermédiaire.

Scènes Belges : Et le texte est en français. Tu avais déjà fait quelques incursions musicales en langue française dans le passé.

Grandgeorge : Effectivement, et là je crois que ça y est, je veux définitivement chanter en français.

Scènes Belges : A coté de ce projet, est-ce que tu as d’autres projets plus personnels ?

Grandgeorge : Le problème c’est qu’avec 24 heures dans une journée et un petit garçon, je ne peux pas tout faire. Ça prend du temps. Ma compagne travaille aussi. J’ai aussi été obligé de reprendre un peu du boulot en dehors de la musique (NDLR : Grandgeorge est ingénieur de formation). Mais je pense que je sortirai une petite surprise d’ici la fin de l’année. Et j’aime bien aussi me mettre un peu en retrait, alors j’ai commencé à bosser comme producteur pour Stefy Rika. C’est la chanteuse qui nous accompagne sur scène depuis un bout de temps maintenant. Elle est fantastique. La saison 2020-2021 va être chargée !

Scènes Belges : Est-ce qu’on peut dire, avec un peu de recul, que sans le Coronavirus tout ça se serait mis en place de manière différente ?

Grandgeorge : C’est une bonne question. Je pense que le projet aurait mis plus de tenter à germer. Mon dernier album est sorti fin 2018, on arrivait doucement en fin de tournée. C’est vrai que je me posais la question de savoir ce que serait la suite. J’avais plusieurs pistes, dont celle du band, du collectif. Mais sans le coronavirus ça n’aurait pas pu se matérialiser comme ça : on aurait pas pu louer ce lieu pour enregistrer, pareil pour louer le matériel sonore, etc. Sans le Covid, le projet ne tenait pas debout de manière si directe. Ça nous a permis de faire ça. Et quel bonheur de l’avoir fait. C’est grâce au Covid d’une certaine façon, mais je n’oublie pas non plus la trainée de choses négatives dont on se serait bien passé avec cette situation.

Scènes Belges : Et tu as quand même eu l’occasion de jouer à l’Abbaye de Villers-La-Ville cet été. Raconte nous ça aussi.

Grandgeorge : On jouait le 21 juillet, jour de fête nationale, et c’était le lendemain de notre dernier jour d’enregistrement avec B-SIDE EXPERIENCE. On était encore dans cette euphorie de création et d’avoir vécu ensemble pendant plusieurs semaines. C’était la récompense utlime de pouvoir retrouver le public et de jouer en live. Nous avons été accueillis comme des rois par les organisateurs, et tout ça dans ce cadre qui est magnifique. C’était une chance et un privilège fou. Quand j’avais gagné un Décibel Music Award il y a quelques années, j’avais fais un petit speech où je disais que je faisais ce métier là parce que j’aime la scène et jouer de la musique. Et c’est vraiment ça, rien n’a changé. Ca nous manque tellement. Alors là c’était le bonheur.

Scènes Belges : En parlant de concert, tu étais sur scène il y a quelques minutes à peine pour un duo avec Typh Barrow. Ça s’est goupillé comment cette histoire ?

Grandgeorge : Ça c’est goupillé comme toute les histoires que j’aime. C’est à dire que quelqu’un s’est dit à un moment « oh et pourquoi pas un duo, ça serait chouette ». Alors on y a été. Avec Typh Barrow, on se connait un peu, quand on se croise on est content de se voir. Je l’ai appelée et je suis passé chez elle quelques jours avant le concert pour répéter. Comme toutes les idées un peu chouettes, elles naissent d’un petit coup de folie. Ca a été le cas ici encore. Et dans la foulée, elle viendra faire un duo avec nous tout à l’heure quand on sera sur scène. On est là pour se faire plaisir aujourd’hui, et on va kiffer.

On vous confirme qu’on a nous aussi bien kiffé cette journée dont le compte-rendu est à lire ICI .

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