L’émergence du streaming a chamboulé l’industrie musicale en quelques années, reléguant les formats physiques de la musique au second plan ou vers des profils de consommateurs moins tournés vers les nouvelles technologies. Le streaming a permis à toute une industrie d’en partie dompter ce qui fut un hémorragie au cours de ces vingt dernières années : le téléchargement illégal et les plates-formes de peer-to-peer. Bien sûr le phénomène n’a pas complètement disparu, mais il a perdu de sa puissance de frappe. Que ce soit via des formules gratuites ou payantes, le streaming a permis de venir encadrer l’appétit musical des consommateurs. Le temps de la joyeuse et anarchique orgie du téléchargement de mp3 a donc pu être stoppée alors que les espaces de stockage et les débits internet n’ont jamais été aussi importants.

Cet espace est donc rendu aussi accessible au premier venu qui, sans label, sans maison de disques, mais avec de l’ambition, peut se permettre d’aller poster sa musique sur ces différentes plates-formes. Attention, on a bien parlé d’ambition et uniquement d’ambition. Pour la qualité, il y a du bon, du très bon, du moins bon et même de la médiocrité absolue et ce, peu importe le niveau de notoriété des artistes. A ce niveau là, seul l’auditeur est juge même si certains succès musicaux semblent échapper à toute logique devant pourtant garantir la survie de l’espèce. L’équipe de Scènes Belges a décidé de mettre un coup de projecteur sur certains de ces artistes présents sur les plates-formes de streaming, et dont la particularité est d’avoir des titres qui ont été écoutés moins de 1000 fois, ce qui est très grave selon nous ! Voici quelques-uns de nos coups de cœur.

On va commencer par vous parler du projet d’une jeune belge, Caroline Marin, qui évolue sous le nom de NORDKAPP PROJECT : influencée par les productions des voyages musicaux de Thylacine et par les ambiances électro-hypnotiques de Christian Loffler, c’est une musique qui s’inspire des grands espaces sauvages, froids et maritimes qui nous est proposée. On y trouve différents sons enregistrés “sur le terrain”, donnant une véritable âme et une puissance d’évasion envoûtante à l’ensemble. Elle a sorti en début d’année son premier EP, le bien nommé “Storm”. On est resté bluffé par la qualité du traitement du son et par une production très léchée qui n’a rien à envier aux spécialistes du domaine, tout en restant accessible au plus grand nombre.

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On continue avec un autre projet belge : BAMBI KRAMER. On retrouve deux membres du groupe belge Flexa Lyndo qui avaient pas mal tournés sur les scènes et les radios du pays au milieu des années 2000. Entre rock et electronica, c’est une musique clairement influencée par les compositions du groupe que le duo nous propose. Là où cela devient carrément intéressant, c’est qu’il s’agit en fait de morceaux composés il y a une petite quinzaine d’années et qui refont surface aujourd’hui. Une jolie surprise avec un brin de nostalgie, mais sans avoir pris la moindre ride.

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Encore des talents trop méconnus ‘made-in-belgium’ : ELYSIANE. Ce groupe belge plus que dynamique et rempli d’énergie positive, est composé de Arnaud Devilliers au chant, Arnaud Taymans à la basse, Corentin Lecocq, Loic Archambeau à la guitare, et enfin Carlos Delamazure à la batterie. Rien que ça ! Ces cinq gaillards nous offrent du bon vieux rock’n’roll, à l’ancienne, avec des passages plus ‘métal’ en ayant appris à la bonne école grâce à des influences telles que Metallica, Ghost, Muse… Avec Elysiane, plus que jamais, tout est dans le contraste, dans le contre-pied. Dans un univers onirique, presque irréel. Et ça marche ! En 2018 ils ont sorti l’EP « Little Fires Everywhere », qui est une vraie pépite. Depuis, ils ont fait plusieurs lives, et de petites surprises disséminées par-ci par-là. A découvrir sans plus attendre, on vous met le lien de leurs réseaux juste ici :
Spotify / Facebook / Instagram

https://www.youtube.com/watch?v=8jRlP80Ya2E

On va vous parler également de la genèse du ZIPPER DOUBLE AND THE LOST BAND. L’histoire commence entre Liège et Bordeaux, Zipper Double, crée son univers solo/acoustique avec sa guitare en main et une bonne dose de créativité. Après un an d’écriture, Zipper Double se fait remarquer et commence à faire quelques concerts mais il manque indéniablement quelque chose. C’est alors que l’idée de faire grandir son projet folk/rock commence à éclore. Un deuxième guitariste fait quelques apparitions avec Zipper Double, puis un troisième. Et ainsi naît le Zipper Double And The Lost Band ! Début 2021, le groupe a lancé un crowdfunding – qu’ils ont atteint haut la main – pour le premier album « The Red Album ». Ce dernier devrait sortir en septembre, mais en attendant… allez donc faire un tour sur leurs réseaux afin de suivre toutes leurs aventures dont ils publient des photos régulièrement:
Youtube / Facebook / Instagam

https://www.youtube.com/watch?v=cFJnZH5SQcE

Direction le pays noir et Charleroi pour la suite : 100MASK (il a bien choisi son nom de scène celui-là) nous propose un hip-hop lofi légèrement “autotuné”, bien loin de certaines caricatures musicales entendues ici et là et qui font saigner les oreilles. Ici, l’équilibre est juste et délicat, entre textes emprunts de romantisme et de brutalité, sonorités électros et touches de guitares qui viennent pimenter l’ensemble et y donner une certaine chaleur.

https://www.youtube.com/watch?v=GK-f7NPRQpc

Et pour finir on vous propose un petit flash-back avec LES NAUFRAGES DU SILENCE : “Nous sommes en 1988. Les radios nous saturent les oreilles de France Gall, de Goldman et autres David et Jonathan. Mais heureusement pour nous, il y a aussi The Cure, la Mano Negra et un petit groupe bordelais débordant d’énergie et prometteur : Noir Désir… Mais dans cette jungle musicale, de jeunes étudiants inscrits dans un Athénée de Watermael-Boitsfort décident de faire leur musique, du rock, en français. Ils jouent bien, sortent même ce que l’on appelait à l’époque un 45T avec ” le soldat” en 1986 suivi de “la ronde des fous”deux ans plus tard. Un succès d’estime mais avec la reconnaissance du milieu et de Radio 21 à l’époque.Le rêve de sortir un album était déjà présent mais ne s’est fait qu’en 1993 et le groupe en était resté là…

https://www.youtube.com/watch?v=aqPFGQ_IIow

Il aura fallu attendre 30 années et des retrouvailles lors d’un anniversaire pour voir les “NAUF” (ainsi appelés par leurs premiers fans et camarades de classe) rejouer ensemble, eux qui n’avaient jamais vraiment quitté le milieu musical.Et même si l’un d’entre eux n’est plus sur le pont, le navire est loin d’être resté échoué… Il a repris la mer, de nouvelles compositions venant gonfler ses voiles et en 2016 est paru un album vinyle éponyme de 6 morceaux. Un nouvel album, “Orphée, paru en 2020, est venu remettre Les Naufragés Du Silence sur le devant de la scène belge…Une écriture fluide et imagée, amie des mots et des belles phrases, aérienne mais aussi emplie d’une certaine noirceur, comme l’absence dans “Orphée”, le peintre maudit malgré que “Paris (soit joli) sous la pluie”, le chagrin comme guide dans “l’instant fragile” ou la fuite, nuageuse et définitive dans “la perle”…
De la fragilité, de la profondeur, de la saleté aussi malgré que “l’Autumn” soit “so beautiful”… Bref, des sentiments, des ressentis, de l’humain face à un monde dans sa réalité, belle et horrible à la fois. “Naufragés du silence” peut-être, mais à écouter sans sourdine ni modération”.Et si les punks hurlaient “No futur”, pour ma part, cela serait “No sonotone”.

Allez hop, il ne reste plus qu’à faire grimper les chiffres de chacun de ces artistes !

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