C’est dans le cadre de l’INC’ROCK FESTIVAL XS 2020 que nous avons été à la rencontre de Julien et Benoît qui composent le duo bruxellois de DELTA, quelques heures avant leur concert (le compte-rendu est à retrouver ICI). Une jolie terrasse, un grand soleil, et deux garçons à la bonne humeur communicative : voilà les ingrédients pour passer un agréable moment. On a notamment parlé de leur futur album, “Genre Humain”, qui sortira en 2021, du confinement bien entendu et de la richesse musicale présente dans notre petit pays.

Scènes Belges : Comment avez-vous vécu ces derniers mois ?

Delta : On a été plutôt productif.  On a beaucoup travaillé sur le prochain album qui sort début de l’année prochaine. On habite à Paris et on est revenu en Belgique pour le confinement. Et dès qu’on a pu, on est retourné à Paris et on a retravaillé sur le futur album. Du coup, on a clôturé ça en un mois. Donc l’album est quasiment prêt. Avec le confinement, on a aussi pu composer à distance, ce qu’on avait jamais vraiment fait : on s’envoyait des pistes et des mémos vocaux.  C’était assez cool.

Scènes Belges : C’est un processus créatif assez différent de ce que vous avez fait jusque là alors ?

Delta : Oui, jusqu’à maintenant on composait toujours ensemble dans la même pièce.  On tentait de trouver des solutions mais ça ne nous a pas freiné, au contraire on était parfois même plus créatif. Au final c’était cool !

Scènes Belges : Vous avez sorti un single au mois de juillet, « Comme Tu Donnes », est-ce que vous pourriez nous en parler, aussi bien au niveau du texte que du clip ?

Delta : « Comme tu donnes » c’est un message assez simple : L’amour que tu reçois est égal à ce que tu donnes.  Pour recevoir le meilleur des gens, tu dois être bien avec les gens.  Cette fois c’est axé sur une chanson d’amour, ce n’est pas quelque chose qu’on a l’habitude de faire mais on se sentait l’envie de faire ça.  Dans ce clip, on nous donne quelque chose au début du clip et on le jette dans un cours d’eau.  C’est un peu la notion de ce qu’on porte et de ce qu’on nous donne durant notre vie.  Qu’est-ce qu’on en fait : on le jette, on le garde ? C’est un peu laissé à la libre interprétation.

Scènes Belges : L’album qui va sortir, vous l’appréhendez comment ?

Delta : Dans ce premier single, le son est un peu plus électrique que dans le passé où on était tourné vers quelque chose de plus acoustique. Il y a pas mal de titres qui sont dans la même veine que le premier single. Cela reste Delta et au niveau du son on tente des choses différentes mais globalement la démarche est la même. Dans le dernier single, on a voulu tenter quelque chose de différent. On voulait être un peu plus créatif.  Dans tous les cas, sur le reste de l’album, il y aura beaucoup de morceaux qui vont parler aux gens et ils vont s’y retrouver par rapport à ce qu’ils ont connus.  On a hâte de leur montrer tout ça !

Scènes Belges : Parlons du coté scène maintenant : Comme tous les artistes, vous n’avez pas pu beaucoup tourner.  Comment vous appréhendez ce retour sur scène aujourd’hui à l’Inc’Rock ?

Delta : C’est une formule en duo, on joue ensemble mais pour qu’il y ait de la rythmique on envoie des bandes sonores en plus. On a répété le set hier et ça s’est super bien passé.  On a aussi préparé de nouveaux morceaux et on a hâte de montrer ça.  Il y a un ou deux morceaux que les gens ont pu déjà entendre dans nos anciens concerts mais sous forme de maquette : guitare ou piano-voix. Maintenant on a quelques arrangements qui sont vraiment proches de l’album.  On est impatient de montrer de manière plus précise la couleur des chansons et donc de l’album.  Nous on adore jouer, on s’est rencontré sur le live.  C’est un retour aux sources, ça fait du bien.

Scènes Belges : Quand on vous compare à Boulevard Des Airs, ça vous irrite ?

Delta : Pas du tout ! Les gars font un super job, c’est un super groupe. Être comparés à eux est flatteur. Le gars qui a mixé notre album est leur ingénieur son en concert, donc on sait que ce sont des supers gars. Cette comparaison reste malgré tout assez surprenant car on vient plus du rock, on a une manière de chanter plus incisive alors qu’eux chantent de manière un peu plus douce. On les a déjà rencontrés plusieurs fois et ils sont très posés.  On vient de milieux différents mais on comprend le parallèle qui peut être fait.

Scènes Belges : En tant qu’artiste, à l’heure actuelle avec le Coronavirus, comment envisage-t-on le futur au sein de l’industrie du disque, en termes de ventes et de revenus ?

Delta : Tu vois plein de groupes qui trouvent des trucs via les réseaux.  Par exemple le groupe Kodaline propose de réserver des places de concert sur leur site et ils font des concerts en direct pour les gens qui ont payés.  En attendant que cela s’arrange ce sont des choses qui peuvent s’organiser. On a tout ce qu’il nous faut pour le faire, les réseaux nous donnent cette possibilité. Mais on espère que les concerts vont reprendre : aller jouer dans des salles, faire des festivals avec un large public,…  Nous croyons qu’il y a moyen de trouver des solutions si jamais ça perdure.  On compose pas mal pour d’autres à coté de Delta, ça nous aide pas mal. On gagne nos vies grâce à des passages de nos titres en radio, avec les concerts, etc.  Il y a beaucoup d’autres ressources.  La vente des disques ne sont plus ce qu’elles étaient mais ce ne sont pas des pertes, juste des vases communicants.  Il y a plein d’autres opportunités : les gens achètent moins de CD mais vont découvrir ta musique sur Spotify ou Deezer. Le plus simple ce serait que l’on revienne à un concert normal où on est juste ensemble, sans circonstance compliquée.

Scènes Belges : En parlant de diffusions en radio, certains professionnels des médias justifient un faible taux de programmation d’artistes belges en radio par le fait que, selon eux, le niveau n’est pas assez qualitatif. Vous en pensez quoi ?

Delta : Nous ne sommes pas d’accord.  On entend toujours d’ailleurs en France, puisque l’on vit à Paris, qu’il y a une vraie scène belge, un vrai son, avec une grande variété d’artistes, que ce soit en Flandre ou en Wallonie.  Les gens qui disent que ce n’est pas assez qualitatif se trompent complètement.  Il faut également voir la ligne éditoriale de chaque radio et dans leur créneau il n’y a peut-être pas assez d’artistes. Pourtant la scène belge est très diversifiée.  Et s’ils disent que ce n’est pas assez pro, qu’ils donnent les moyens aux gens de passer des steps car de la créativité, du talent, il y en a et ça c’est sûr.

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